Le roman-feuilleton et la presse
C’est dans les années 1830 que l’on voit apparaître en France le roman-feuilleton.
Cela consistait en un roman populaire publié dans la presse sous forme d’épisodes, sans restriction de genre.
De nombreux grands auteurs français ont été des feuilletonistes au début de leur carrière : Balzac, Dickens, ou encore Dumas. L’idée était de se faire connaître, de faire d’abord parler de soi en publiant dans les journaux avant d’avoir un roman à paraître.
Néanmoins, le roman-feuilleton a longtemps essuyé les critiques, considéré comme un sous-genre peu qualitatif et éphémère contrairement au livre perçu comme le support le plus noble car le plus pérenne. En effet, il a été reproché aux auteurs de roman-feuilleton d’écrire de façon hâtive en s’adaptant aux attentes du public, et donc en négligeant la dimension littéraire de leurs écrits. L’épisode d’un roman-feuilleton était généralement publié en bas de page des journaux.
Malgré les critiques recevables, cet espace dans la presse représentait un véritable tremplin pour certains auteurs. Balzac a publié partiellement certains de ses romans avant qu’ils ne paraissent en volumes. Pour la presse, l’enjeu n’est pas négligeable non plus puisqu’il y eut rapidement un effet de fidélisation à mesure que la fiction trouvait sa place dans les journaux. Les lecteurs voulaient connaître la suite !
Les différentes formes
Le roman-feuilleton devient un genre à part entière dès lors que les auteurs écrivent des romans qu’ils savent destinés à un découpage.
C’est en 1857 que Ponson du Terrail publie dans La Patrie, L’Héritage mystérieux, dont le héros Rocambole inspirera ensuite l’adjectif « rocambolesque » pour qualifier des péripéties incroyables.
Le cinéma puis la télévision se sont emparés de cette façon de raconter des histoires, avant que la littérature se l’approprie à nouveau à la fin du XXème siècle.
Aujourd’hui, il y a deux types de formats saga :
soit le feuilleton, qui se caractérise par le fait qu’une enquête est résolue à la fin de chaque épisode ; soit la série qui repose sur une histoire divisée en fragments et dont on découvre la résolution lors de l’épisode final uniquement.
Internet a évidemment ouvert de nouvelles possibilités pour la série littéraire. En 1999, Stephen King a sorti La Ligne verte sous forme de petits fascicules, puis il a proposé en téléchargement payant le roman à épisodes The Plant sur son site internet.
L'enjeu pour l'auteur
Les enjeux pour l’auteur de séries littéraires sont multiples.
À l’heure du digital, c’est un moyen d’obtenir une visibilité et d’amener le public à découvrir notre plume par un biais qui n’est pas forcément aussi engageant que l’achat d’un livre. Pas si simple néanmoins de fidéliser un public de lecteurs assidus autour de sa série !
Il convient de se poser différentes questions avant de se lancer.
Il est important d’avoir les ressources nécessaires pour durer, c’est-à-dire d’être capable de développer un axe de narration principal, autour duquel vous pourrez faire graviter des axes narratifs secondaires pertinents.
Aussi, pour l’élaboration d’une série littéraire, un minimum de préparation est requis.
Tout d’abord, se pose la question de la dynamique de la narration : allez-vous raconter l’histoire de façon linéaire, chronologique, ou déstructuré sous forme d’ellipses et flash-bakcs ? À quelle vitesse allez-vous faire progresser l’intrigue ? Quelle sera la dynamique inter et intra épisode ?
Enfin, il est crucial de particulièrement travailler le premier épisode ainsi que le dernier pour tout à fait convaincre les lecteurs.
Alors, prêts à vous lancer dans le format série ? À vos plumes ! :)
Aglaé Dancette
Auteur, spécialiste des écritures hybrides, fondatrice du Story Club : un service de conseil littéraire et une communauté créative
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